Autres textes

Voici d'autres chansons que celles présentes sur les albums.
Certaines sont ou ont été chantées sur scène, certaines sont chantées par d'autres interprètes, et d'autres ne sont jamais sorties du placard !



Bouteille à la Terre

Quand sonnera mon dernier jour
Que viendra enfin mon tour
De rejoindre mes ancêtres
Au port
Si je pouvais exprimer
Une dernière volonté
Avant que de disparaître
Alors

Rappelez-moi pour, un soir,
Me dire la fin de l'histoire
Me lire la suite du roman
Je lance
Une bouteille à la Terre
Lettre sans destinataire
Et je m'endors dans le grand
Silence

Rappelez-moi dans 1000 ans
Un coup d'fil au firmament
Pour me dire comment ça va
Chez vous
Reste-t-il des hommes sur Terre ?
Se font-ils toujours la guerre ?
Et se souvient-on de moi
Surtout ?

Rappelez-moi s'il vous plaît
Pour me dire ce qu'il en est
De vos climats, vos saisons,
La neige
Est-elle encore de ce monde ?
Ou, sous un soleil immonde
Cent millions d'affamés font
Cortège ?

Rappelez-moi si ça s'peut
Pour me raconter un peu
Ce qu'est devenu le Sud
L'Afrique
A-t-elle encore tant de charmes ?
Lui vend-t-on encore nos armes,
Pour se faire – les temps sont rudes -
Du fric ?

Est-ce que pour notre confort
On continue les efforts
Pour maintenir la misère
Ailleurs ?
Et ce mot, Egalité,
Est-il devenu pêché ?
Ou le crie-t-on au contraire
En choeur ?

Rappelez-moi dans 1000 ans
Pour me raconter comment
On a envahi la Lune
Et Mars
Est-ce qu'on a trouvé, ailleurs,
Ce brin d'étoile intérieur ?
Ou l'a-t-on fait pour des prunes ?
Quelle farce !

Rappelez-moi pour me dire
Si l'on doit pleurer ou rire
En voyant les hommes et leur
Amour
Broient-ils encore leurs passions
Triste de dépossession ?
Et tissent-il leur malheur
Toujours ?

Rappelez-moi quelques fois
Pour me dire à qui l'on croit
Bouddha, Mahomet, Jésus,
Ou Marx ?
Est-ce qu'on a gardé le sens
Des rites, des chants et des danses ?
Ou tout s'est-il décousu
Hélas ?

Est-ce qu'on s'est laissé tenté
A jouer l'apprenti-sorcier ?
Est-ce qu'on a fait des mutants,
Des clones ?
A-t-on tiré les leçons
De nos trop grandes ambitions ?
Et peut-on re-nager dans
Le Rhône ?

J'imagine qu'on croit toujours
A l'âge d'or et son retour :
"Les anciens étaient heureux,
Avant"
Peut-être auront-ils raison
Et le temps où nous vivons
N'est pas le plus désastreux ?
Pourtant,

Comme j'aimerais qu'on me dise
Bien sûr il y eut des bêtises
Mais tes combats ont touché
Leur but
On a écouté tes mots
Et malgré tous nos défauts
On les a vues accoucher,
Nos luttes

Rappelez-moi juste une fois
Je suis trop curieux je crois,
Mais j'aimerais savoir encore
Jusqu'où
L'homme a poussé ses démons
Et vider ses déraisons
A-t-il touché à son corps ?
Le fou ...

Peut-être n'est-il plus là
Pour sonner son propre glas ?
Peut-être a-t-il disparu
En somme ?
Peut-être que son espèce
Est en danger, en détresse ?
Peut-être Dieu n'y croit plus
En l'Homme ?


Rappelez-moi dans 1000 ans
Un coup d'fil au firmament
Pour me dire comment ça va
Chez vous
Reste-t-il des hommes sur Terre
Se font-ils toujours la guerre
Et se souvient-on de moi
Surtout ?

Rappelez-moi s'il vous plaît
Pour me dire tu t'es trompé
On n'est pas si malheureux
Et même
On dit mieux qu'en votre temps
Et peut-être plus souvent
Ces mots qui vous montent aux yeux :
« Je t'aime »

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Comme un coeur sans lune
Texte écrit dans le cadre de Debout les mots

Comme un coeur sans lune
J'avais peur des mots
Mes lèvres à ma brune
Ou à mon mégot
Je couchais aux portes
Des couples amoureux
En faisant en sortes
De crever mes yeux

Ô chair de la lune
Quand j'étais poussière
Sous son voile de brume
Je matais la Terre
Que le diable emporte
Mon ventre orgueilleux
J'étais un cloporte
Et me croyait Dieu

J'avais la rancune
D'une étoile aigrie
Les chevilles qui fument
Le dos qui pourrit
Et mes mains si fortes
Serraient dans leur creux
Comme une idée morte
L'envie d'être heureux

Un jour au soleil
J'ai appris la vie
J'ai tendu l'oreille
Et tu m'as souris
Ce morceau d'écume
Aux ailes écorchées
Toi, plume après plume
Tu l'as réveillé

Et dans ce costume
De simple poète
J'ai mordu la lune
Depuis ma planète
Et les pieds tranquilles
J'ai chanté bien haut
Les couleurs dociles
D'une armée de mots

Paroles : Corentin COKO (droits réservés)

Je t'attends


Le ciel est gris de nuages
Et lorsque que le tien voyage
Mon coeur ne voit pas la page
Que tu tournes à pleines dents
Je n'ai pas d'autres déserts
Que ce champ rempli de pierres
Où nos coeurs sont en jachère
Je t'attends

Si tu crois qu'un seul naufrage
Emporte avec tes bagages
Le sourire de nos visages
Tu te trompes éperdument
Oh non, je ne suis pas fier
Mais tu fuis dans l'adultère
L'ombre de ta propre terre
Je t'attends

J'en ai vu des paysages
Quand tu crois ton coeur en cage
C'est simplement qu'un partage
S'ouvre à nous terriblement
Vivre à deux, quelle misère
On croirait toujours l'enfer
Quand c'est juste extra-ordinaire
Je t'attends

Si tu t'accroches aux nuages
J'ai les yeux d'un soleil sage
Et quand un vent de passage
T'emporte avec ton amant
Calmant mes désirs de guerre
Qui voudraient tout foutre en l'air
Je préfère mieux me taire
Je t'attends

Je ne sais ce que présage
Mes larmes et ton badinage
Mais l'amour merde, à notre âge !
Je croyais qu'on était grand
Je croyais qu'on pouvait faire
Mieux que ton père ou ma mère
Mais notre automne est sévère
Je t'attends

J'ai beau te savoir sauvage
T'aimer fleur libre et volage
Tu me laisses un tel carnage
Que j'en tari mon néant
Et retrouvant la poussière
Je laisse passer l'hiver
Dans l'odeur de tes affaires
Je t'attends

Le ciel est noir de mirages
Mais si tu reviens je gage
Que je ferai de cet orage
Le sacre de notre printemps
Je n'ai pas d'autre mystère
Qu'un chant rempli de prières
Où mes pleurs au fond t'espèrent
Je t'attends

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Cette chanson qu'on dit française


Elle vient de quatre-vingt-treize
De Béranger et du Caveau
Elle a fait tomber Louis XVI
Et couvert Paris de ses mots
Elle est descendue dans la rue
Quatre fois pour la République
Certains chantent bien des cantiques
En priant pour notre salut
Comment crois-tu que les critiques
A nos bourreaux sont parvenues ?
Elle a donné cent Marseillaises
Sur du jazz ou bien du tango
Ou du reggae, ne vous déplaise
Car ell' se métisse à son aise
Pour défendre ses idéaux
Cette chanson qu'on dit française

Elle vient de bien même avant
Du temps des premiers troubadours
Qui sur l'air d'Yseult et Tristan
Chantaient déjà l'hymne à l'amour
Amour courtois, amour caustique
Que resterait-il de nos coeurs
Sans ces mots et sans ses musiques
Qui nous grisent de leurs couleurs ?
Sommes-nous des corps poétiques
Ou des animaux en chaleur ?
Elle a fait naîtr' tant de romans
Et en dit plus qu'un long discours
On tombe amoureux en chantant
Depuis au moins la nuit des temps
Car elle est vieill' comme bonjour
Cette chanson que je défends

Elle berce un enfant qui dort
Réveille un' conscience aux abois
Sait rendre un peuple un peu plus fort
Attention ! elle en a, du poids !
Combien d'histoir's elle a sauvé
Quand à deux pas d'un désespoir
Un mot, un vers, nous fait avoir
La force de nous relever
Ah ce qu'ell' peut nous faire rêver
Quand ell' s'acoquine avec l'art !
Ell' fait vibrer tout notre corps
Nous transmets ses dout's et ses joies
Si tout est affair' de décor
J'ai un peu moins peur de la mort
Quand je l'entends tout près de moi
Cette chanson qui brûle encore

Elle est sensible et elle est forte
Elle est simple et elle est pointue
Mais il faut parfois qu'on la porte
Elle est si fragil', le sais-tu ?
Méprisée des pouvoirs publics
Assassinée par la télé
Menacée de médiocrité
Pour quelques producteurs cyniques
Elle est très vite bâillonnée
Quand ell' ne rapport' pas de fric
A la voir traitée de la sorte
Marchandisée par ces cloportes
Certains croient qu'elle a disparu
Mais que le diable les emporte
Ell' redescendra dans la rue
Cette chanson qui n'est pas morte !

Paroles : Corentin COKO - Musique : Michèle Bernard (droits réservés)

Le Mardi ...

Le mardi je repense à elle
Hier encore elle était là
Je l'avais juste devant moi
Elle était belle
Son souvenir me fait rêver
Mais déjà je me dis encore
Comment n'ai-je pu rien oser ?
J'ai des remords

Mercredi c'est le jour du doute
Est-ce que j'ai été comme il faut
Est-ce que j'ai pas dit trop d'gros mots
Trop parler d'foot ?
Paraît qu'elle aime Dostoïevski
On m'a prêté l'oeuvre intégrale
Bien comprendre sa psychologie
C'est primordial

Jeudi je n'suis plus amoureux
J'y crois plus lundi est trop loin
Je reste tout seul dans mon coin
Les larmes aux yeux
Pourquoi est-ce que tu m'appelles pas
J'arrive pas à me concentrer
« L'idiot » ce titre est fait pour moi
Je me sens laid

Vendredi tu me fais trop mal
Je te déteste et te désire
Je te dédie et te déchire
Des poèmes sales
Je fais du sport pour oublier
Il m'arrive même en dernier cas
De me mettre devant la télé
ça s'arrange pas

Samedi c'est l'apothéose
Si je te croisais aujourd'hui
Je te dirais avec mépris
Des tas de choses
Heureusement que les copains
Me rappellent que c'est jour de fête
Je prends une cuite et je suis bien
Et je suis bête

Dimanche le jour du seigneur
J'ai retrouvé la paix en moi
Je ne pense plus du tout à toi
Je n'ai plus peur
J'ai même cru que ta personne
N'était qu'un souvenir joli
Quand à huit heures le téléphone
A démenti

Et le lundi tout recommence
Toute la matinée je suis fou
Et j'ai à notre rendez-vous
Une heure d'avance
Puis te voilà, tes yeux, tes rires
Un repas est si vite passé
J'avais quelque chose à te dire
J'ai oublié
...

Le mardi je repense à elle
Hier encore elle était là
Je l'avais juste devant moi
Elle était belle ...


Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Dans une autre vie peut-être
(version homme)
 - existe aussi en version femme -

Dans une autre vie peut-être
Nous nous serions rencontré
Et passant sous ta fenêtre
Je me serais arrêté
Et je t'aurais dit : « Bonjour »
Et je t'aurais fait la cour
Et j'aurais dit : « Peut-être,
Que demain je reviendrai ».

Et me voyant apparaître
Moins de vingt-quatre heures après
Ton doux sourire – peut-être -
Tendrement m'observerait
Et craignant de trop rougir
Voyant nos deux coeurs fleurir
Ne sachant plus où te mettre
Chez toi tu m'inviterais

Dans une autre vie peut-être
Nous nous serions rencontré
Presque sûrs que nos deux êtres
Etaient l'un pour l'autre fait
Et restant chez toi bien tard
Je t'aurais dit : « Au revoir »
Mais avant de disparaître
J'aurais voulu t'embrasser

Dans une autre vie sans doute
Tes lèvres m'auraient dit oui
Je t'aurais vu, entre toutes,
Comme le plus beau des fruits
Et après tant de mystères
Remerciant la terre entière
Et connaissant bien la route
Je s'rai parti dans la nuit

Dans une autre vie en somme
Tous deux nous aurions été
Moi le plus heureux des hommes
Toi la plus belle des fées
Et boudant tous les discours
Nous nous serions fait amour
Et croquant toutes les pommes
Nous nous serions adoré

Dans une autre vie c'est sûr
Notre histoire aurait mûri
Et poursuivant l'aventure
Jusqu'au bout de cette vie
Nous aurions connu des heures
Au mille et une couleurs
Et j'aurais, je te le jure
Fait durer la poésie

Dans une autre vie peut-être
Nous nous serions rencontré
Mais il faut le reconnaître
Cette histoire, qui aurait
Presque pu être la nôtre
Tu la vis avec un autre
Car passant sous ta fenêtre
Je n'me suis pas arrêté ...

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Les Dinosaures

Ils savent qu'il vont disparaître
S'ils font encore les insensés
Que leur espèce est menacée
S'ils oublient ce que c'est que d'être
Ils savent qu'à force de se bouffer
Les uns, les autres et leur planète
Ils deviennent si malhonnête
Qu'ils confondent le faux, le vrai
Ils savent cela et tant encore
Ils connaissent si bien leurs torts
Qu'ils sont résignés à leur sort
    Les dinosaures

Croient-ils le temps d'une chanson
Qu'ils ne sont pas si dangereux ?
Et si leur vie n'est plus qu'un jeu
Croient-ils vraiment qu'ils se sauveront ?
Qu'à l'heure du déluge annoncé
Ils sauront se trouver dans l'arche
Combien de dinosaures en marche
Pour combien, combien de Noé ?
Ils savent, mais n'y croient pas encore
Que bientôt sonnera leur mort
Eux qui ont tout pour être fort
    Les dinosaures

La Terre leur est pourtant offerte
Avec ses fleurs, avec ses fruits
Son blé, son mistral et ses nuits
Son ciel bleu et ses forêt vertes
Mais à être à ce point gourmands
Ils la verront bientôt déserte
Alors, devant leur propre perte
Changeront-ils enfin d'arguments ?
Ils auront pillés leurs trésors
Ne se nourriront-ils alors
Qu'avec du pétrole et de l'or
    Les dinosaures

Puisqu'ils ne voient que ce qu'ils créent
Et puisqu'ils veulent jouer les puissants
Ils font toujours les choses en grands
Serait-ce pour se rassurer ?
Se croiraient-ils invulnérables ?
Voudraient-ils être seuls sur Terre ?
Comme ils aiment à se faire la guerre !
Le perdant s'ra le responsable
Car s'il tombent parfois d'accord
Pour reconnaître leurs propres torts
C'est l'autre qui doit agir d'abord
    Les dinosaures

Ils ont perdu le goût d'y croire
Rêver n'est plus si familier
Ils ont perdu le goût d'aimer
Et redoutent même leur Grand Soir
La nuit qui suit n'est plus si belle
A quoi bon ? Et de quel côté
Se battre pour la vanité
Quand seule la Mort vous est fidèle ?
Car si le jour se lève encore
Si chaque matin revient l'aurore
Ce n'est pas tout à fait le sort
    Des dinosaures

Ils savent qu'ils vont disparaître
S'ils font encore les insensés
Et je me plais presque à penser
Que certains vont s'y reconnaître
Qui d'entre vous n'a pas songé
En écoutant mes prophéties
Que c'est maintenant et ici
Que cette espèce est en danger
Et pour filer la métaphore
A vouloir être toujours plus fort
Ne suis-je pas moi-même alors
    Qu'un dinosaure ?

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)


Ce qui me plaît chez toi

Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant tes yeux
Lointains et ténébreux
Je préfère les yeux bleus
Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant tes bras
Menus et délicats
Je préfère les gros bras
Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant ta peau
Ta peau qui colle aux os
Poilue plus qu’il n’en faut
Ce qui me plaît chez toi
Chéri ce n’est pas ça
Ce qui me plaît chez toi
Cela ne se dit pas

Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant tes mains
Caressantes au matin
Hélas quand je dors bien
Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant ton corps
C’est peut-être là ton sort
Mais tu n’es pas très fort
Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est ni ton courage
Ce n’est ni ton grand âge
Qui n’te fait même pas sage
Ce qui me plaît chez toi
Chéri c’est mieux crois-moi
Si je ne le dis pas
Ce qui me plaît chez toi

Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant ton charme
C’n’est pas la meilleure arme
Que de verser des larmes
Ce qui me plaît chez toi
Ce n’est pas tant tes vers
Qui riment de travers
Et dont j’n’ai rien à faire
Ce qui me plaît chez toi
C’n’est rien de tout cela
Tu ne devines donc pas ?
Si tu insistes ? soit
Je vais le dire cette fois
Mais c’n’est pas sans complexe
Ce qui me plaît chez toi
Mon chéri c’est ton … FRIC !
TON BLE, TON OSEILLE, TON POGNON, quoi !

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Frémir

Frémir
Impatient du cœur jusqu’au bout des doigts
Pétiller des yeux trembler de la voix

Douter
Oublier le rire naturel ou juste
S’habiller de rêve ou taper l’incruste ?

Pleurer
Loin de tout, idiot sans savoir que faire
Rechercher la goutte au fond du désert
Avoir peur de soi, finir par le taire

Puis rire
Soulagé, heureux de penser victoire
Et puis rire encore et garder l’espoir

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Ethnie

Elle s'appelait Ethnie
Elle était si jolie
Que tous les hommes
En tombaient amoureux
Et en fermant les yeux
Croquaient la pomme
Elle était si jolie
Qu'ils faisaient des folies
Pour leur maîtresse
Sans se savoir cocu
Ne pensant qu'à leur cul
Et à ses fesses

Ethnie
Ethnie
Ils t'aimaient très forts
Ethnie
Ethnie
Et pour toi sont morts

Elle usait de ses charmes
Pour faire prendre les armes
A ses amants
Leur faisant croire encore
Que c'était dans son corps
Qu'ils s'raient puissants
Elle disait à chacun
Ne vit plus qu'en mon sein
Ta langue est douce
Ta peau de la couleur
Qui plaît plus à mon coeur
Défends tes sources

Ethnie
Ethnie
Ils t'aimaient très forts
Ethnie
Ethnie
Et pour toi sont morts


Chacun de son côté
S'est senti si flatté
Si supérieur
Qu'il prouva sans relâche
Qu'il était le moins lâche
Et le meilleur
Pour les beaux d'Ethnie
Combattit les ennemis
De la nation
Et Ethnie sans rancoeur
Leur présenta sa soeur
La religion

Ethnie
Ethnie
Ils t'aimaient très forts
Ethnie
Ethnie
Et pour toi sont morts


Des guerres interminables
Des guerres inter-minables
Virent le jour
Et ainsi va le monde
Pour l'histoire d'une blonde
Histoire d'amour
Bien sûr elle n'est pas seule
L'argent est bien plus veule
Et mieux foutu
Mais bon enfin quand même
Tu leur as dis "je t'aime"
Et tu les tues

Ethnie
Ethnie
Ils t'aimaient très forts
Ethnie
Ethnie
Et pour toi sont morts


Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)


C'est pas parce que ...

C'est pas parce qu'on revient là où on s'était pris
C'est pas parce qu'on refait le chemin de nos pas
Que les arbres, les fleurs, ont beaucoup moins vieilli
Et qu'on se croirait comme à la première nuit
C'est pas parce qu'on revient que l'on ne se fuit pas

C'est pas parce que l'on voit ce qu'on voyait hier
Que l'on marche tous deux, et dans le même bois
C'est pas parce qu'on revient qu'on revient en arrière
On ne passe jamais deux fois une frontière
C'est pas parce qu'on revient que l'on ne s'en va pas

C'est pas parce que l'on plante le même décor
Qu'on revient, comme avant, sur les lieux d'autrefois
C'est pas parce que la nuit les étoiles brillent encore
C'est pas parce qu'au réveil revient toujours l'aurore
Qu'on pourrait s'y tromper : on ne vit qu'une fois

C'est pas parce qu'on retrouve les mêmes caresses
Qu'on se force tous deux à redevenir soi
C'est pas parce que l'on boit qu'on retrouve l'ivresse
Ce qui était passion est devenu tendresse
Et ce qui était nous devenu toi et moi

C'est pas parce qu'on revient là où on s'est aimé
Qu'on retrouve l'odeur des serments d'autrefois
C'est pas parce que la fleur chaque printemps renaît
On ne découvre que si l'on a oublié
On ne découvre que ce que l'on n'connaît pas

C'est pas parce que la vie t'offre une deuxième chance
Que tu rejoues ce que tu as joué déjà
C'est pas parce que tu gagnes que tout recommence
On ne revient jamais malgré les apparences
On ne revient jamais : on va, on va, on va

Mais c'est pas parce qu'on meurt tous les jours un p'tit peu
Que sans cesse l'on perd partout un peu de soi
C'est pas parce qu'on s'éteint qu'on peut pas être feu
C'est pas parce qu'on vieillit qu'on est forcément vieux
C'est pas parce que l'on fuit qu'on peut pas marcher droit

Et c'est pas parce que tu ne me fais plus cour
Que je ne ris plus guère de ton cinéma
C'est pas parce qu'on connaît par coeur nos mots d'amour
Et qu'on ne peut pas revenir au premier jour
Que l'on doit forcément nourrir notre trépas

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Je n'serai pas désespéré

Je n'serai pas désespéré
Tant que le jour se réveillera
Tant que la nuit s'enlunera
Et tant que tu deviendras vrai
Je n'serai pas désespéré
J'aurai toujours les yeux présents
J'irai toujours le front devant
Je saurai encor respirer
Je n'serai pas désespéré
Toujours ton enfant fleurira
Toujours ta peine s'évadera
Toujours rien ne sera jamais
Je n'serai pas désespéré
Tous les jours j'irai au combat
Et quand plus personne ne suivra
Je s'rai là pour vous éclairer

Je n'serai pas désespéré
Quand tu serais plus loin qu'ailleurs
Quand tu n'aurais plus de couleur
Je viendrai encor te chercher
Je n'serai pas désespéré
On pourrait rire de ma raison
On pourrait tuer l'horizon
On pourrait te faire pleurer
Je n'serai pas désespéré
J'irai jusqu'au bout du sommeil
Je déploierai mes arcs-en-ciel
Pour changer ce qu'il faut changer
Je n'serai pas désespéré
Je serai l'espoir et l'espoir
Je me forcerai à y croire
Et je vous donne le secret

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

53 ans

Je suis putain, 53 ans
Et encore en activité
Je ne dis rien à mes enfants
Mais ils doivent bien s'en douter
Leur père est tellement absent
Qu'il me faut pour le remplacer
Prendre chaque nuit cinq amants
Et j'ne vous parle pas du métier

Je suis putain, 53 ans
Des points retraites, j'en ai assez
Mais c'est pas le gouvernement
Qui risque de me la payer
Moi aussi j'ai cheveux blancs
Et je voudrais bien m'arrêter
Mais je travaille illégalement
Et j'ne vous parle pas du métier

Je suis putain, 53 ans
Et ça m'a toujours dégoûté
Si je pouvais faire autrement
Croyez bien que je le ferais
Mais parfois les plus dégoûtants
Ne sont pas ceux que vous pensez
J'ai eu des ministres comme clients
Et j'ne vous parle pas du métier

Je suis putain, 53 ans
Et il en faut pour m'étonner
J'en ai vu des honnêtes gens
S'adonner à tous les excès
La Cocaïne chez les cols blancs
Les poulets leur tirent pas les vers du nez
Y'en a même un qu'est président
Et j'ne vous parle pas du métier

Je suis putain, 53 ans
On s'habitue vraiment jamais
On voudrait se laver tout l'temps
On a tant besoin d'oublier
Moi aussi j'ai des sentiments
Mais c'est pas ça qu'on vient chercher
Comme vous, je n'suis plus qu'de l'argent
Nous sommes tous sur le marché

Je suis putain, 53 ans
Pur produit de la société
Mon proxénète est délinquant
Mais qui êtes-vous pour juger
Vous qui vendez, à tout moment
Vos idéaux d'humanité
Qui réduisez l'homme au marchand
Et bien sûr la femme à l'objet

Je suis putain, 53 ans
Et j'aimerais bien manifester
Mais quand je rentre, j'ai trois enfants
Qui ont des études à payer
Pour ne pas faire comme leur maman
Et puis qui voudrait m'écouter ?
J'en aurais tant à dire pourtant
J'pourrais même parler du métier

Je suis putain, 53 ans
Je suis plus « bonne » à « travailler »
Bientôt viendra mon enterrement
Quand j'me serai enfin noyée
Et vous qui écoutez mon chant
S'il vous plaît n'ayez pas pitié
Vous ne savez rien pour l'instant
Je n'ai pas parlé du métier

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Tu couches

Enfin ça y est tu réussis !
Le voilà, le rêve de ta vie
L'affiche est grande, ton nom aussi
On parle de toi dans Tout-Paris
Tu le mérites, tout ce succès
Mais surtout ce que t'as su, c'est
Ne jamais rester sur la touche
Tu couches

C'est peut-être de la jalousie
On peut pas dire que j'apprécie
La vie de tes nouveaux amis
Et les amis d'ta nouvelle vie
Surtout celui qui, mal rasé,
L'autre jour t'as si bien ... ouais ouais
Avec qui malgré son air louche
Tu couches

Oh, tu sais t'es pas la première
Mais j'te croyais un peu plus fière
La reconnaissance, c'est pas ça
T'as donc si peu confiance en toi
Tous ces agents, ces producteurs
Qui font faner tes plus belles fleurs
Au lieu d'leur dire : « Pas touche, Minouche »
Tu couches

Moi, j'croyais qu't'étais une artiste
Pas juste une de plus sur la liste
Qu't'avais dans les tripes cette passion
Qui justifiait tes ambitions
J'pensais qu't'aller nous faire vibrer
Nous faire rire, et nous faire pleurer
Mais au lieu d'ça, tu m'effarouches
Tu couches

Tu la connais la langue de bois
Celle qui dit « vous » et qui pense « moi »
Celle que l'élite sait pratiquer
Qui nous vend du pré-fabriqué
« Absolument sublimissime »
Celle du luxe et celle de la frime
Que tu tournes sept fois dans ta bouche
Tu couches

Tu t'appelles pas Carla Bruni
Mais toi aussi t'as réussi
Le jour de gloire est arrivé
C'était donc ça, ta vie rêvée ?
Faire des sourires à tour de bras
Aux journalistes, aux caméras
Pour qu'ils viennent à toi comme des mouches
Tu couches

Allez, reviens, t'as du talent
C'est pas ça qu'le public attend
Allez, reviens, on t'en veut pas
Nous, tes copains d'la France d'en bas
L'utopie, tu la connaissais
Dis-moi donc où elle est passé
Cette femme libre et farouche ?
Tu couches

Après tout, si tu l'veux vraiment
Choisis au moins des bons amants
Pas ceux qu'ont trois fois tes vingt ans
Et qui t'obligent à faire semblant
Choisis celui qui te rend belle
Qu'a d'la magie dans les prunelles
Et qui te donne même pour une nuit
Sa vie

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Les Cerises du Temps

Notre amour ne durera pas
Lui aussi ne fait que passer
Petite, ne pleure pas
Je ne suis pas si pressé
Petite, ne pleure pas
Nous ne sommes pas pressés

Notre amour a plus d’un printemps
Mais les saisons se raccourcissent
Mon cœur, sois patient
Je bourgeonne et je glisse
Mon cœur, sois patient
Tout bourgeonne et puis tout glisse

Notre amour est vieux comme le jour
Rien n’est plus beau que son coucher
Demain, mon amour
Nous irons l’enterrer
Demain, mon amour
Nous irons nous enterrer

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Je meurs ...

Je meurs
De trop de désirs
Ton corps
A savoir tout faire
Me mord
A vouloir tout dire
Mon coeur
Aussi a souffert

Mon heure
S'apprête à venir
J'ai tort
De ne pas le taire
Mon or
Est d'entendre rire
Ta fleur
Qui me veut la guerre

Ma soeur
Mon blé mon empire
Dès lors
Que tu me chère
Mon sort
Ne fut que martyr
D'un leurre
A qui j'ai cru plaire

Bonheur
Et petits plaisirs
Encore
Vont passer l'hiver
Je dors
Entre tes sourires
Je meurs
Entre tes colères

L'horreur
De vouloir mourir
Si fort
Que rien n'y peut faire
Alors
J'aurais beau courir
Ailleurs
C'est toujours l'enfer

J'ai peur
De te voir partir
Sans clore
Mes pauvres paupières
Ton port
A d'autres navires
Mes pleurs
N'ont pas d'autres mers


Je meurs
De trop de désirs
Ton corps
A savoir tout faire
Me mord
A vouloir tout dire
Mon coeur
Aussi a souffert

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)