Textes de l'album Vivant Spectacle !

Baudet / Le Papillon et ma soeur / Brûlot sur les voitures / Et dire... / D'abord la nuit qui nous acclame...
Adieu, monde nouveau qui s'ouvre à moi / J'en ai marre ! / Moi, je vis / Etranger / Les P... / Entre les jours où...

Baudet

Des sacs de blés, des sacs de grains
Des sacs de légumes et de terre
Voilà c’que du soir au matin
Voilà c’que d’été en hiver
Je porte sur l’dos au gré des ch’mins
Et j’suis bon prince, j’suis pas méchant
Malgré les tonnes et les kilos
Malgré tout c’qu’on m’met sur le dos
Je bouge pas je dis rien, patient
Je lève la queue et j’fais « hi han »

Des sacs de blés, des sacs de grains
Je sais aussi que c’que je porte
C’est vos illusions, vos moulins
Vos colères et vos amours mortes
Et c’est moi qui leur fait escorte
Au village j’avais deux copains,
Baudets, comme moi, qui chaque jour,
Portent la charge de haine et d’amour
Qu’leur ont léguée les autr’s humains
C’était le Christ et l’musicien

L’premier, j’le connais d’puis tout p’tit
Quand il est né, j’étais d’jà là
A m’demander c’qui ferait d’sa vie
Maintenant sur la place d’la mairie
C’est toujours lui qui porte sa croix
Ah c’qu’il en a porté des maux
Paraît qu’il soulève des montagnes
Doit en avoir gros sur le dos
D’n’avoir jamais aucun défaut
C’est les hommes qu’ont inventé l’bagne

L’second c’t’un accordéoniste
Lui aussi, toujours sur la place
Et peu importe le temps qu’il fasse
Il nous balance ses chansons tristes
A soulever même les coeurs de glace
Car ceux qui lui donneraient quat’sous
Savent bien qu’il porte sur ses épaules
Bien plus que son pauv’ vieux biniou
Mais tout’ la tendresse et l’dégoût
D’une société qui s’dégringole

Déjà qu’il était pas d’aplomb
Avec leur télé, leur bastringue
Leur pub et leur musique de dingue
Z’ont tué la boîte à frisson
Y’a plus d’vie quand y’a plus d’chansons
Déjà qu’il était pas vaillant
L’est pas non plus en bon état
L’autr’ qui pendouille au bout d’sa croix
Et ceux qui disent : « Il est vivant »
Ben, la plupart, ils le sont pas

Des trois baudets, je n’suis plus qu’un
Mais déjà les camions s’agitent
Et j’sens qu’il va falloir que j’quitte
Ce monde où j’ne sers plus à rien
Ce monde qui tourne toujours trop vite
Qui me port’ra donc sous la terre
Moi qu’ai porté tant de chagrins
Est-ce un robot ? Est-ce un humain ?
Des sacs de grains, n’en faut plus guère
Y’a tellement d’hommes qui en ont un !

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)


Le Papillon et ma soeur

Un papillon s'est posé
- Moi je n'ai jamais osé -
Sur ton visage arrosé
De larmes
Jeune fille de quinze ans
Accepte un peu ce présent
Qui nous dit, en ce taisant,
Tes charmes

Lui a-t-on brûlé les ailes ?
Toi, tu pleures : tout dégèle
Qui est cette demoiselle
Qui passe ?
On grandit peu sans amour
Il était venu, ton tour
Un papillon de trois jours
T'embrasse

Ce printemps t'est familier
C'est celui qui l'an dernier
T'avait promis ton premier
Envol
Un papillon de naguère
Vient vérifier que l'hiver
N'a pas trouvé cette guerre
Que folle

Papillon d'un jour étrange
Es-tu diable ou es-tu ange ?
Est-ce donc vrai que tout change,
Et même
Ce que l'on savait fragile ?
Ce printemps n'est pas docile
Coincé dans un immobile
« Je t'aime »

Jeune fille à peine éclose
C'est long de devenir rose
J'ai connu toutes ces choses
Hier
Ce garçon à qui tu penses
A bousculé ton enfance
Et tu crois ton innocence
Poussière

Jeune fille, demoiselle
Tu les as encor, tes ailes
Et si tu n'es pas de celles
Qui chassent
Tu y goûteras, au vrai,
Que tu cherches sans arrêt
Ah ! pour un peu j'envierais
Ta place

Une larme s'est posée
- Est-ce toi ou la rosée ? -
Sur son aile ankylosée
Qui pleure
Tout soleil a ses rayons
Vole aussi mais, attention,
Tu vaux mieux qu'un papillon
Ma sœur

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Brûlot sur les voitures


Brûler des voitures, pourquoi pas ?

C’est un geste plutôt écolo
La couche d’ozone nous r’merciera
Quand on ira tous à vélo
D’façon paraît qu’y a plus d’pétrole
Plutôt qu’de faire des accidents
Vaut mieux qu’elles crèvent vos pauvr’s bagnoles
C’est un service que l’on vous rend
P’têt’ que le train serait un peu moins cher
Si on supprimait toutes les autoroutes
Et plutôt que d’se faire chier à la cité tout l’mois d’août
Nous aussi on pourrait aller se mettre au vert

Le béton, le béton, je sature
Elle est passée où, la nature ?
Le béton, c’est ça ma culture
Et on ne pense à moi, que quand j’brûle des voitures !

Brûler des voitures, pourquoi pas ?
Dans c’monde qui tourne toujours trop vite
S’remettre tous à marcher au pas
Ça peut que nous être bénéfique !
Le porte-monnaie n’s’ra pas déçu
De consommer moins d’carburant
Remerciez-nous M’sieurs les élus
C’est un service que l’on vous rend
C’est Sarko qui devrait pour notre travail
Nous donner les sous des cadeaux fiscaux
D’puis trois ans qu’on nous baisse les subventions de nos assos
Qu’on s’étonne pas de nous avoir rendu racaille !

Brûler des voitures, pourquoi pas ?
Avec tout l’mal que l’auto fait
Y’a pas d’raison qu’on arrête là
Le début d’notre auto-dafé
Après les voitures, les camions :
Les champs d’OGM, la télé
Les paperasses d’l’administration
Tout c’qui mérite d’être brûlé !
Les emballages plastiques, les films pornos
Les centrales nucléaires, le CAC 40
La publicité, les armées, la clope, la dope, l’amiante
Le goudron, le SIDA, et les jeux vidéos !

Le béton, le béton, je sature
Elle est passée où, la nature ?
Le béton, c’est ça ma culture
Et on ne pense à moi, que quand j’brûle des voitures !
Et on ne pense à moi, que quand j’brûle des voitures !
Et on ne pense à moi, que quand ...
... j’brûle des voitures !

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Et dire...


Refrain :
Et dire qu’on aurait pu
Devenir adultes devenir sérieux
Et dire qu’on aurait pu
Devenir devenir devenir devenir vieux

Couplets :
Un jour on sera vieux
On aura les ch’veux blancs
Et puis même plus d’cheveux
Et puis même plus de dent
Et pis même on crèv’ra
Mais c’est pas pour tout d’ suite
Alors pendant c’temps-là
Autant qu’on en profite

On aurait pu oublier
Les promesses qu’on n’a pas faites
On aurait pu travailler
Oublier de faire la fête
On aurait pu s’faire notaire
Avocat ou médecin
S’lancer dans les affaires
Gagner un beau butin

Les bourgeois bien pépères
Qui n’en peuvent plus d’vieillir
Qui promènent leur mémère
En s’forçant à sourire
A leurs idiots d’voisins
Qu’ils peuvent même pas blairer
S’ils ont été gamins
Ils ont dû l’oublier

La jeunesse d’aujourd’hui
Elle ne respecte plus rien
La drogue et l’anarchie
Ça ne mène pas bien loin
Elle va même plus voter
Mais qui prendra la r’lève
Il faut d’l’autorité
Pour écraser leurs rêves

Nicolas Sarkozy
Jean-Pierre Raffarin (Hortefeux et Boutin)
Michèle Alliot-Marie
Vont reprendre ça en main
Rien n’vaut une bonne fessée
Faut qu’les jeunes s’aperçoivent
Que les personnes âgées
N’veulent plus d’ces bandes de zouaves

- Et toi, tes points retraites
T'en es déjà à combien ?
- Zéro virgule zéro sept
- Et ben c'est pas pour demain !
- Va falloir que tu bosses
Pendant trente-sept ans et demi
Quand tu finis d'être gosse
La vie, c'est plus la vie

Voir l’opéra d’Mozart
Visiter des musées
Faire une coinch’ l’samedi soir
Arrêter de fumer
Faire du taï-chi l’matin
Chanter les Amants d’ St-Jean
Coudre ses jupes à la main
Et avoir 18 ans

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

D'abord la nuit qui nous acclame...

D'abord la nuit qui nous acclame
Qui nous complimente et nous pâme
Qui emplit de fierté notre âme
Qui me fait prince et toi ma dame
Et puis la nuit qui nous réclame
Qui alimente notre flamme
Cette nuit qui te dit : « Sésame,
Ouvre-toi » et qui te fait femme

L'innocence de nos deux corps
Du tien un peu de sang qui sort
Le mien qui crache des gouttes d'or
Qui feront germer l'oxymore
Nous n'avons pas 20 ans encore
Nous avons pourtant déjà tort
Nous aurons bientôt du remord
De n'pas savoir d'où vient l'aurore

Trois semaines qu'on attend maintenant
Le sang coule en Afghanistan
On tue des femmes et des enfants
Et nous faisons les insouciants
Moi qui suis plutôt non-violent
Si l'on pouvait par enchantement
M'éviter des emmerdements
J'aimerai bien voir couler ton sang

Toi qui rêvais d'un ventre rond
Qui t'aurais fait un p'tit garçon
A qui t'aurais donné le biberon
Qu'aurait mordillé tes tétons
C'est peu dur de lui dire « non »
Tuer dans l'oeuf cet avorton
Planter une aiguille dans l'ballon
Je respecterai ta décision

Mais vivre d'amour et d'eau fraîche
C'est beau en fac, pas à la crèche
A 2 on peut être dans la dèche
A 3, y'en a qui l'sont, n'empêche
Faudrait quand même qu'on se dépêche
De trouver un arc à notre flèche
Et si mers et vents sont de mèche
Qu'notre bateau tombe pas en panne sèche

En attendant que de ta bouche
Sorte le mot qui fera mouche
Toi que je sais sainte-nitouche
Autant que rebelle et farouche
Il me reste ma propre cartouche
Moi l'homme qui restant sur la touche
Enfante une bestiole un peu louche
C'est d'une chanson que j'accouche

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Adieu, monde nouveau qui s'ouvre à moi

Adieu, monde nouveau qui s’ouvre à moi
Nous ne nous comprendrons jamais
Et je ne le supporte pas

Adieu, camarade de désespoir
Fumeur de larme et de pelouse
Jeunesse perdue dans le soir

S’il faut entrer dans votre monde
Pour le changer je le ferai
Mais si le piège est véritable
Sachez que je suis trop sauvage
Pour être appâté par ces charmes

Adieu, donc une autre chine m’attend
Et si la belle en souffrira
Cela lui passera le temps

Adieu, mes repères sous mes racines
Où la science me déshabille
Et la culture me chagrine

Adieu, puisqu’il faut que je vive ou meure
Autant qu’on m’enterre de suite
Je dormirai à la même heure

J’aurai la chance d’assister
Ace qu’on repousse au plus loin
Et de ne pas voir vos mentons
Dans une tenue de mariage
Les cousins habitent si loin

Adieu, tous même toi même n’importe
Vous n’avez tous que des fenêtres
Et il ne me faut qu’une porte

Adieu, mais non vraiment c’est de bon cœur
Nous ne partirons pas fâchés
Et nous atténuerons nos pleurs

Adieu, mais si vous aimez ce poème
Vous ne pouvez pas le comprendre
Il se taira sur ce que j’aime

N’allez pas vous imaginer
Retrouver le même bonhomme
Dans un autre hôtel ou jardin
Ce ne sera jamais le même
Et il n’oubliera pas non plus

Adieu, et même s’il peut pardonner
La réponse n’est pas française
Et la vouloir c’est la donner

Adieu, car je n’accepterai pas tout
Et lorsque vous serez terribles
Mon crâne aura raison de vous

Adieu, touristes visitant mes rêves
Comme tant d’autres le feront
Si je le veux sans qu’ils m’achèvent

Même pas de dernier baiser
Il faut ne pas toujours faiblir
Mais je vous laisse mes affaires
Et n’en veux pas savoir l’usage
Que des fous feront à ma place

Adieu, je ne vous oublie pas si tôt
Et j’attendrai votre visite
Feu ce nécessaire repos

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

J'en ai marre !

J’ai pas trop d’imagination
Mes chansons c’est toujours les mêmes
« Il faut faire la révolution »
« Tu ne m’aimes pas et moi je t’aime » .
Croyez pas que j’pense tout c’que je dis
J’bâcle mes chansons en un quart d’heure
Et si c’est moi qui les écris
C’est pour pas payer d’droits d’auteur.
La poésie de tout’ façon
Y’a jamais qu’l’auteur qui comprend
Alors pensez pour la chanson
Qui est à peine un amusement
C’est pas la peine de s’fatiguer
A écrire des trucs hyperdurs
Le public il est écoute jamais
Pourtant je l’aime bien cette ordure

J’en ai marre
De voir tout en noir
J’en ai marre
De dire « J’en ai marre »
J’en ai marre
Et j’sens qu’vous aussi
Eh bien tant pis !


J’me tire pas une balle dans tête
Après chacune de mes chansons
Mais j’vous l’avoue pour être honnête
J’aimerais bien changer d’horizons
J’aimerais bien vous faire rigoler
Chanter un jour que tout va bien
Et arrêter d’ironiser
Sur l’avenir du genre humain
J’voudrais écrire une chanson gaie
Qui pendant deux minutes et d’mi
Vous fassent rêver et oublier
La vie avec tous ses soucis
Je voudrais vous laisser tranquille
Avec mes idées à la con
Mais croyez pas qu’ça soit facile
Je n’ai pas d’autre inspiration

J’en ai marre
De voir tout en noir
J’en ai marre
De dire « J’en ai marre »
J’en ai marre
Et j’sens qu’vous aussi
Eh bien tant pis !

Arriverai-je à vous faire croire
Que j’suis pas tout l’temps malheureux
Que j’connais pas qu’le désespoir
Que je peux voir la vie en bleu ?
J’aimerais écrire que j’aime les gens
Qu’il y a plein d’gens qui m’aiment en retour
J’aimerais écrire que d’temps en temps
Ça peut aussi être beau l’amour
Mais quand c’est beau ben j’en profite
Et alors j’ai autre chose à faire
Que d’écrire une chanson de suite
C’est tellement extraordinaire …
Et évidemment j’le raconte
Quand c’est fini, quand ça va mal
Et je commence à avoir honte
Et je crie, j’enrage et je râle

J’en ai marre
De voir tout en noir
J’en ai marre
De dire « J’en ai marre »
J’en ai marre
Et j’sens qu’vous aussi
Eh bien tant pis !

Vous allez encore m’demander
De trouver une jolie chute
Et comme je n’ai jamais d’idée
Je vais vous répondre et puis zut !
Z’avez cas la trouver tout seul
Si vous saviez ce que m’inspire
La vue de vos sinistres gueules
Qui n’ont jamais appris à rire
Si vous saviez ce que j’regrette
D’avoir des idéaux bidons
« J’me tire pas une balle dans tête
Après chacune de mes chansons »
Ah vous vouliez une jolie chute
Et ben vous allez p’têt l’avoir
Si comme on dit je fais ma pute
Que je vous vends mon désespoir …

J’en ai marre
De voir tout en noir
J’en ai marre
De dire « J’en ai marre »
J’en ai marre
Et j’sens qu’vous aussi
Eh bien tant pis !


Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Moi, je vis

Je peux mourir à tout moment
Je peux mourir n'importe quand
Je peux mourir si je le veux
Mais j'ai mieux :

Moi, je vis
Je ne m'enterre pas prématurément
Moi, je vis
Vraiment
Car

Je peux mourir à tout moment
J’en profite tant qu’il est temps
Pour pas avoir trop de remords
A ma mort

Moi, je vis
Je ne m'enterre pas prématurément
Moi, je vis
Vraiment

Certains ne se rendent pas compte
Que quand on est mort on est mort
Tout le reste ce sont des contes
Qu'on croit encore oh!

Moi, je vis
Je ne m'enterre pas prématurément
Moi, je vis
Vraiment
Car

Je peux mourir à tout moment
Et ça me trotte constamment
Car j’ai pas envie de mourir
Mais de rire

Moi, je vis
Je ne m'enterre pas prématurément
Moi, je vis
Vraiment

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Etranger

Lorsque je suis arrivé
Je parlais à peine français
Et personne me connaissait, mais
J’étais prêt
A essayer d’m’intégrer
A rencontrer, partager,
Et raconter d’où j’venais
Mais c’était
Pas vraiment leur tasse de thé
Apparemment j’inspirais
Plutôt l’insécurité
J’ai rien fait
J’ai pas tué, j’ai pas volé
Mais je sais qu’ici je resterai
Rien qu’un étrange étranger

Etre bronzé
Si j’avais pu éviter
Je m’en serais bien passé
J’ai pas vraiment décidé, ouais
Etranger
C’est pas un métier, tu sais
Ça colle à la peau, jamais
Je m’en débarrasserai
Etranger
C’est si facile de s’moquer
Quand les seuls voyages qu’on fait
C’est visiter des musées
Et malgré
Ma culture et mon passé
Je sais que dans tes yeux je n’serai
Rien qu’un étrange étranger

J’ai pas fait
L’ENA ou bien HEC
A la place j’ai travaillé
C’est passionnant les chantiers, ouais
Faut l’avouer
Mais si j’avais plus de blé
Si j’étais riche à crever
A comment qu’on m’accueillerait
Liberté
Égalité, Fraternité
On m’avait pas précisé
Que ces valeurs s’achetaient
Excepté
A l’endroit où l’on est né
Où qu’on aille partout ailleurs on est
Rien qu’un étrange étranger

S’il vous plaît
Donnez-moi un peu d’monnaie
C’est pour m’payer un billet
Je ne prendrai que l’Aller
J’ai pas fait
Exprès d’me faire expulser
J’aurais préféré, c’est vrai
Me faire régulariser, mais
Les Français
Y’en a qui votent comme des pieds
Moi si je pouvais voter
Mais je n’suis qu’un étranger
J’peux rêver
Faut vraiment être motivé
Pour se faire écouter quand on est
Rien qu’un étrange étranger


Etranger
On l’est tous un peu, tu sais
Juif, arabe, ou polonais
Chinois ou bien même français
Etranger
Ça dépend de quel côté
D’la frontière tu t’places pour dire qui est
Rien qu’un étrange étranger

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Les P...

Elles viennent parfois de loin
Mais jusque de plus en plus près
Et envahissent mon quartier
Le soir quand je rentre chez moi
Toutes les fois que je les vois
Sur mon vélo j'prends l'air de rien

Elles font mine d'attendre un bus
Mais y'en a plus guère à c't'heure-ci
Vous ferez mieux d'prendre un taxi
Justement voilà qu'y en a un
Non c'est un homme qui demande : combien ?
ça dépend quoi : ça ou bien plus ...

Je ferme les yeux dans un frisson
Je ne suis pas indifférent
Je voudrais agir mais comment
Je ne sais que fermer les yeux
Je ne suis pas de leur milieu
Je ne sais rien de ce qu'elles sont

Depuis que les hommes sont vivants
Ils ont toujours eu cette idée
Se les vider, se les vider
Et quand cette unique obsession
Devient simple consommation
Le pire est que je les comprends

L'idée a frappé à ma porte
Pour venir jusque dans mon lit
Une nuit de longue insomnie
Puis elle ne voulut plus sortir
Et c'est là le plus lourd désir
Lorsque l'on sait ses amours mortes

Pardonne-moi fleur du trottoir
Si je ne suis jamais venu
Plumer ton corps encore plus nu
C'est que je crois qu'une chanson
Reste une meilleure solution
Pour assouvir mon désespoir

Mais les coupables c'est aussi
Ceux qui pourrissent la société
De leur frustrante publicité
P't-être qu'ils auront même des actions
Bientôt dans la prostitution
Les « macro » de l'économie ...

Maquereaux d'macro-économie !

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)

Du terrible manque de temps dans la vie estudiantine
et d'un moyen efficace d'y remédier

Entre les jours où j’ai cours
Deux heures à la fac de lettres
Les jours où j’ai pas l’temps pour
Faire autre chose que faire la fête
Ceux où j’me lève à midi
Ceux où j’me lève à une heure
Ceux où j’me lève à deux heures
Quand c'est pas deux heures et d’mi
Entre les jours où j’travaille
Parce que ça m’arrive des fois
Tiens d’ailleurs ça fait un bail
Enfin ça m’arrive je crois
Entre les jours où j’ai l’temps
De m’faire autre chose que des pâtes
Où j’finis au restaurant
Parce que j’sais faire que des pâtes
Bref quand on est étudiant
On a pas vraiment le temps
Heureusement qu’y a des jours où
Tu me donnes des rendez-vous

J’attends 5 minutes d’abord
Où je sais qu’tu seras pas là
J’attends 10 minutes encore
Où j’me demande si j’me trompe pas
Si on n’a pas changé d’heure
Si c’est pas à l’autre sortie
Si on est bien Vendredi
Bref comme ça passe une demi-heure
Puis j’commence à t’oublier
Je croise d’autres filles très bien
Moi qui n’avais le temps pour rien
J’suis obligé d’m’occuper
Je m’allume une cigarette
J’ai l’temps d’finir le paquet
Quand j’pense que tu veux qu’j’m’arrête
Mais c’est ta faute si j’m’y mets
Puis je compte jusqu’à 3000
En chinois et en allemand
J’ai rien trouvé d’moins débile
Au moins ça fait passer l’temps

Si après ça t’es pas là
Ben j’crois bien qu’tu viendras plus
J’attends encore un chouillat
Puis j’me dis que c’est foutu
Pourtant je reste optimiste
Il a pas plu trop longtemps
J’attends autant chez l’dentiste
Et là j’ai pas mal au dent
C’est juste au moment où j’pars
Où j’réfléchis à m’venger
Que j’lance un dernier regard
Et que j’te vois arriver
J’osais plus vraiment y croire
J’avais presque plus envie
Mais là de t’apercevoir
Plus j’t’attends plus t’es jolie
Je tourne la tête de côté
J’peux pas m’empêcher d’sourire
Je t’ai déjà pardonné
Et pourtant tu vas me dire

« Je suis vraiment désolée
Mais cette fois j’y suis pour rien
J’avais oublié mes clés
Alors j’ai rebroussé ch’min
C’est là qu’mon vélo déraille
Je me dis j’vais prendre le bus
Mais j’ai plus d’argent faut j’aille
Tirer avec ma carte à puce
Ensuite j’essaye de t’appeler
Mais comme j’ai plus d’batterie
Ça m’a fait rater l’arrêt
J’sais pas où j’ai atterrie
Heureusement j’ai rencontré
Une vieille copine qu’habite là
Elle m’invite à prendre le thé
Puis me remet sur la voie
Enfin j’suis là c’est ce qui compte
De vivre sa vie au présent
En fait faut qu’j’te dise, j’ai honte
Mais j’vais pas avoir beaucoup d’temps »

Mais non je suis pas fâché
C’était pas du temps gâché
J’ai pris mon inspiration
Et j’ai écris une chanson !

Paroles et musique : Corentin COKO (droits réservés)